![]() |
Les biens publics mondiauxColloque - 25-26 octobre 2001Pau : Faculté de Droit, Économie, Gestion |
Ouverture du Colloque :
Après-midi (14h)
Président : Jean Leca
Introduction au thème :
" Les biens publics mondiaux, Dr Jekyll ou Mr Hyde ? ", François Constantin
Débat
Matinée (9h - 13h)
9h. : Répartition et marchandisation, Présidente : Josepha Laroche
Débat - Pause
10h45 : Répartition, négociations, domination
Débat
Après-midi (14h45)
Président : Guillaume Devin
Débat
Conclusion, Présidente Marie-Claude Smouts (17h - 18h15)
Débat
Contact : Anne Leroy-Avy et Alexandre Boza, afsp@msh-paris.fr
Vers la page de la SEI
Résumés des communication
Alexandre Taithe, Leau : besoin, droit ou bien public ?
Depuis la première Conférence des Nations-Unis sur leau en 1977 à Mar des Plata, une question non-résolue hante les réunions internationales : comment peut-on " qualifier " leau ? Actuellement, deux représentations concurrentes et opposées sont en compétition, chacune induisant son propre modèle dintervention. Répondre à cette simple question, leau est-elle un besoin ou un droit, aura des implications concrètes fondamentales. Limmense déficit en infrastructures sanitaires et dapprovisionnement en eau ne semble pouvoir être comblé quavec les investissements et le savoir-faire du secteur privé. Les partisans de la reconnaissance dun droit à leau craignent que la participation du privé ne crée une "marchandisation" de la ressource, oubliant les dimensions sociale, symbolique et même environnementale de leau. Mais qualifier laccès à leau de droit fondamental risquerait dimposer des obligations contraignantes à des Etats qui nauraient pas les moyens financiers et techniques de les respecter. Ainsi les conclusions ou déclarations des réunions internationales témoignent de ces tensions, laccès à leau devenant un "bien économique et social" (Dublin 1992) ou un "besoin humain de base" (Conférence ministérielle de La Haye, 2000).
La notion de biens communs permettra peut-être de dépasser ce clivage caricatural. Cette conception a limmense intérêt de rendre conceptuellement acceptable la participation privée, une gestion commune, et la préservation de lintérêt collectif. Certains biens communs peuvent ainsi être produits par le privé du moment que leurs bénéfices restent publics (exemple du phare dans louvrage Global Public Goods, 1999).
Aussi spontanément séduisante quelle puisse paraître, la théorie des biens publics mondiaux est finalement complexe à définir. Si on se tient à la typologie proposée par les auteurs de Global Public Goods, leau serait un bien public mondial impur (un bien commun) régional intermédiaire Pourtant les critères dexclusion et de rivalité, comme fondements du classement des différents biens, perdent de leur pertinence dans le cas de leau. Les caractéristiques dun même bien sont variables selon la situation géographique. Leau peut être considérée tours à tours comme un bien à gestion partagée (bien commun) ou un bien de club (ou à péage).
Mais surtout, la théorie des biens publics mondiaux fait abstraction des régimes de propriété des biens. En effet, considérer un bien public mondial comme un bien en libre accès (bien ouvert ou res nullius), un bien en propriété commune ou un bien en propriété publique conditionne la perception de ce bien par ses consommateurs et le mode de gestion quon lui applique. Sans cette réflexion, rien ne distingue par exemple leau du pétrole dans le classement proposé par le PNUD. On devrait pourtant différencier un bien économique (la valorisation dune ressource ne se traduit pas uniquement en termes de prix) et un bien de marché (comme le pétrole, dont la consommation est régulée par le marché).
Les politiques de gestion de la ressource promues par les Organisations internationales ont le même but : appliquer le principe du développement durable à la gestion des ressources en eau. Il serait alors plus opportun de parler de gestion intégrée des ressources en eau en tant que bien public mondial, et non pas simplement de "leau". retourner au programme