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Dans le cadre dun colloque organisé par lA.F.S.P. (Association Française de Science Politique), le C.I.R. (Centre Interdisciplinaire de Recherche Comparative en Sciences Sociales) et le C.R.E.D.E.P. (Université Paris IX Dauphine), cet appel est lancé par :
Pascale LABORIER (C.U.R.A.P.P.),
Pierre LASCOUMES (C.E.V.I.P.O.F.),
Jean LECA (Président de lA.F.S.P.),
Sylvain MEYET (Sciences po, C.E.V.I.P.O.F.),
Marie-Cécile NAVES (C.I.R., CREDEP) et
Thomas RIBEMONT (C.I.R., CREDEP).
Vingt ans après la disparition de Michel Foucault, son uvre, à létranger comme en France, inspire bien des universitaires dans leurs recherches sur le fait politique. Des politistes appartenant à des champs détude comme la théorie politique, la politique comparée, les relations internationales et la sociologie politique autour de la notion de gouvernementalité notamment ont développé des analyses en partie redevables à Foucault. Dautres sciences sociales comme la sociologie, lanthropologie ou lhistoire ont aussi puisé dans ses textes pour nourrir leur appréhension du politique. Enfin, des domaines transdisciplinaires comme les études de genre ou les analyses liées au corps - se sont également intéressés à son uvre.
Ce phénomène peut apparaître comme principalement anglo-saxon, et de fait les travaux en langue anglaise se multiplient depuis 20 ans. Pourtant, de plus en plus duniversitaires français utilisent explicitement Foucault dans leurs travaux sur le politique. Sans dresser de liste exhaustive, la mention de la tenue de deux colloques de science politique autour de son uvre lun au CERI en 1997, et lautre à Sciences-Po en 1999 suggère que celle-ci sert désormais en France pour analyser le politique.
Parallèlement, et parfois en liaison avec ces usages universitaires, des militants utilisent ses actions ou ses textes comme sources dinspiration, comme points de repère, comme références ou comme outils politiques pour leurs réflexions et leurs actions. Ces usages militants sont eux aussi divers, allant de groupes critiquant le capitalisme à dautres réformistes, et parcourant lensemble du spectre, de la filiation intellectuelle déclarée au sous-entendu, en passant par lusage critique et/ou mélangé.
Ce colloque ne prétend certes pas vouloir dresser un bilan de lensemble de ces utilisations. Nous nestimons surplomber ni le destin de luvre, ni ses postérités. Pourtant, cinquante ans après les premières analyses de Michel Foucault et vingt ans après les dernières, nous voulons nous interroger sur la place de cette uvre dans lintelligence de notre actualité et dresser un état des travaux réalisés.
Du côté universitaire, quels types de démarche révèlent ces travaux (par exemple, influence, rencontre, convergence, libre appropriation, prétexte) ? Quelles évolutions ont-ils connues ? A quels débats ont-ils pris part, et quelles problématiques ont-ils suscitées ? Ont-ils ouvert de nouvelles perspectives, de nouveaux objets, de nouveaux champs détudes ? Comment se situent-ils au sein de leurs disciplines ? Comment et dans quelles conditions pouvons-nous aujourdhui considérer luvre de Foucault comme pertinente pour létude du politique ?
Du côté militant, quont réalisé les groupes qui sen sont inspirés ? De quelle manière a-t-elle influencé leurs pratiques ? A-t-elle initié de nouvelles orientations de laction ? Quelles places occupent ces groupes dans le paysage du militantisme ?
Nous ne proposons donc pas de distinguer de bonnes et mauvaises utilisations de Foucault en fonction de leur fidélité à luvre. Nous suggérons de retracer les parcours de ces utilisations, afin de débattre des travaux auxquels elles ont donné lieu et des résultats auxquels elles sont parvenues. Cette posture nexclut toutefois en rien lexamen des textes mêmes de Foucault dans une perspective demploi. En bref, nous suggérons que dresser un " état de lart " des usages de luvre de Foucault pourrait nous permettre dapprécier leur portée actuelle.
Dans cette optique, les propositions traitant des thèmes suivants recevront une attention particulière. Toutefois, nous recevrons avec plaisir tout autre type de proposition :
Le colloque se déroulera les 7 et 8 janvier 2005 à Sciences po et au C.I.R.
Le comité dorganisation est composé de Pascale LABORIER (C.U.R.A.P.P.), Pierre LASCOUMES (C.E.V.I.P.O.F.), Jean LECA (Président de lA.F.S.P.), Sylvain MEYET (Sciences po, C.E.V.I.P.O.F.), Marie-Cécile NAVES (C.I.R., C.R.E.D.E.P.) et Thomas RIBEMONT (C.I.R., C.R.E.D.E.P.).
Le comité scientifique est composé de John CROWLEY (U.N.E.S.C.O., C.I.R.), Yves DELOYE (I.E.P. Strasbourg), Jean-Marie DONEGANI (C.E.V.I.P.O.F.), Eric FASSIN (E.N.S.), Brigitte GAITI (Université Paris IX), Frédéric GROS (Université Paris XII), Pascale LABORIER (C.U.R.A.P.P.), Pierre LASCOUMES (C.E.V.I.P.O.F.), Jean LECA (Président de lA.F.S.P.), Daniel MOUCHARD (Université de Poitiers, C.I.R.), Gérard NOIRIEL (E.H.E.S.S.).
Les propositions de communication peuvent couvrir tous les aspects des usages universitaires et militants de luvre de Michel Foucault traitant du politique. Toutefois, celles qui aborderont lun des thèmes présentés ci-dessus seront privilégiées. De plus, les propositions devront développer des réflexions originales et navoir jamais fait lobjet dune publication. Les auteurs pourront par ailleurs être sollicités en vue dune publication collective, et il leur est par conséquent demandé de ne pas proposer leur communication en vue dune publication avant le colloque.
Les propositions de communication ne devront pas dépasser 500 mots et elles devront être accompagnées du nom de leur(s) auteur(s), ainsi que des affiliations professionnelles et des coordonnées de ce(s) dernier(s).
Toutes les propositions seront examinées par le comité scientifique, qui statuera sur leur pertinence et leur qualité.
Les propositions sont à envoyer avant le 1er août 2004 à ladresse suivante : sylvain.meyet@sciences-po.org.
Pour les propositions acceptées, le texte des communications sera à remettre avant le 10 décembre 2004.