Journée d’étude : " L’implantation du PSU en Bretagne : reseaux sociaux, mouvement politique, laboratoire d’idees"

jeudi 8 février 2007

 

Journée d’étude coorganisée par Tudi Kernalegenn (CRAPE — Centre de Recherches sur l’Action Politique en Europe) et François Prigent (CERHIO — Centre de Recherches Historiques de l’Ouest), avec le parrainage du GEOPP (Groupe sur l’étude des organisations et partis politiques de l’Association Française de Science Politique) et de l’OURS (Office Universitaire de Recherche Socialiste).

Lieu : IEP de Rennes

Objet :

La journée d’étude visera à entamer l’étude du PSU (Parti Socialiste Unifié) par le bas et par les régions. En prenant l’exemple de la Bretagne, celle-ci s’interrogera sur la place de ce parti dans la dynamique politique de la région depuis les années 1960, aussi bien au niveau des réseaux, que des mouvements sociaux ou des débats d’idées. Au centre de la journée d’étude sera le paradoxe entre l’échec électoral du PSU et la vigueur de son influence intellectuelle. Il s’agira d’interroger le parti, de comprendre sa spécificité historique, organisationnelle, idéologique et notamment les modalités de son impact essentiel dans la fusion des réseaux progressistes de la gauche bretonne (notamment par l’intégration des traditions chrétiennes de gauche), participant à la conversion politique des Bretons au socialisme.

Dans la suite de cette journée d’étude, un colloque est envisagé à l’automne 2007, dont le titre provisoire est : " Le PSU vu d’en bas. Un parti dans les régions : réseaux sociaux, mouvement politique, laboratoire d’idées ". Une publication collective consacrée au PSU reprendra ensuite les communications aux deux journées.

Problématique :

Une première grille de lecture privilégiera la problématique des réseaux du PSU : leurs origines, leur impact dans la refondation du PS en Bretagne (place des réseaux rocardiens au sein du PS après les Assises du socialisme), leurs liens avec les syndicats (notamment avec la CFDT) et le milieu associatif (mouvement culturel, militants de l’écologie, défense des consommateurs, etc.). Cette approche en termes de réseaux croisera les questions, décisives pour l’histoire politique de la Bretagne, de l’intégration des chrétiens de gauche au sein de la gauche bretonne et de la diffusion des idéaux socialistes en dehors des bastions rouges traditionnels. Il s’agira aussi d’établir une prosopographie des militants du PSU : approche sociologique du milieu partisan, dimension générationnelle d’un parti de jeunes, rapports aux réseaux paysans (interactions avec la gauche paysanne émergente), implantation politique et géographie électorale…

Un deuxième ensemble de thèmes tournera autour des pratiques du PSU, interrogeant les tensions au sein du même parti entre la gauche " mouvementiste " et la gauche " gestionnaire ". De ce fait, il s’agira de questionner les formes d’engagement du PSU dans les mouvements sociaux (Mai 68, Joint français, luttes antinucléaires...) autant que les processus de notabilisation du PSU, à l’œuvre dans les bastions de Saint-Brieuc et Morlaix : peut-on à cet égard parler de gestion PSU ? Quel a été l’impact de leur idéologie sur leur politique municipale effective ? L’entrée au PS a-t-elle été une rupture ou une continuité dans les itinéraires politiques ?

Un troisième ensemble de thèmes place au centre des problématiques la dimension bretonne du PSU. Interroger la spécificité régionale d’un parti hexagonal, c’est ainsi analyser l’idéologie du PSU : les travaux sur la décentralisation et la réorganisation institutionnelle de la France dès les rencontres socialistes de Grenoble (1966), l’intégration d’une réflexion sur les " minorités nationales " à partir de 1972, et plus généralement sa participation à la légitimisation au sein de la gauche d’une réflexion résolument neuve sur les questions régionales (et notamment du pouvoir régional) et de la diversité culturelle.

Enfin, le quatrième objectif, mesurer et comprendre l’héritage du PSU, reposera sur l’analyse des parcours des anciens militants du PSU (une matrice ?) et sur le devenir des idées structurantes (à l’instar de l’autogestion) élaborées dans le cadre innovant du PSU. La réflexion pourra être élargie à l’actualité du PSU aujourd’hui : près de 20 ans après la disparition du parti, qu’en reste-t-il ?

Programme de la journée :

Matinée

— Gilles Morin (professeur, chercheur associé Paris I) : " La naissance du PSU en Bretagne : entrer en dissidence, les réseaux socialistes de la rupture dans les années 50 ".

— François Prigent (doctorant, CERHIO, Rennes 2) et Jacqueline Sainclivier (professeur, CERHIO, Rennes 2) : " Les réseaux socialistes du PSU en Bretagne dans les années 60-70 : milieux partisans, passerelles vers le PS, rôle des chrétiens de gauche ".

— Yann Fournis (docteur, CRAPE), " Les rapports entre partis politiques et institutions locales, étude à partir du cas du PSU ".

 

après-midi

— Jean Guiffan (professeur, lycée Clemenceau — Nantes), " Le PSU en Loire-Atlantique, des origines aux Assises ".

— Fabrice Marzin (doctorant, CERHIO, Rennes 2), " Le rôle des élus PSU dans le CELIB ".

— Vincent Porhel (maître de conférence, IUFM de Lyon) " Le PSU dans les mouvements sociaux en Bretagne ".

— Tudi Kernalegenn (doctorant, CRAPE) : " Le PSU-Bretagne, analyse de la constitution d’un parti dit de "minorité nationale" ".