Claude Gautier , "La fanatisation comme processus : réflexions sur quelques problèmes de définition de la violence en politique" (Titre provisoire)

L’objet de cette contribution est tout d’abord de revenir sur les termes de l’énoncé "violences extrêmes" pour justifier tout l’intérêt qu’il y a à revenir aux historiens passés pour étudier leurs "expériences" d’écriture concernant les faits de violence. Il est ensuite de présenter, à partir de la description d’un exemple tiré de la lecture d’un historien de la Révolution anglaise [D. Hume, Histoire d’Angleterre 1754-1762], la manière dont peut être posé le problème du recours à la violence. Il sera alors possible de comprendre que, dans ce cadre, la qualification de formes extrêmes de la violence, ne relève pas du tout de la désignation de types psychologiques — l’intolérant, le coléreux, le fanatique, etc. — qui ne sont que des abstractions moralisantes et qui font obstacle à une interprétation plus rigoureuse du phénomène. Cette qualification requiert, bien au contraire, une mise en rapport entre "circonstances", "situations" et "interactions" qui fait que l’on parlera, avec Hume, de fanatisation, ou de processus de fanatisation.