La rationalisation des modes de gestion des politiques de défense dans les différents pays d'Europe occidentale, et particulièrement la professionnalisation des armées, amènent à s'interroger sur les logiques qui concourent à leur définition et à leur mise en œuvre. Ces politiques constituent un objet relativement peu exploré par la science politique française et la question se pose des outils à mobiliser pour les étudier.

Les politiques de défense apparaissent en effet difficilement cernables à partir des catégories habituellement mobilisées pour rendre compte de l'action de l'Etat. Du fait de leur diversité d'abord, qui recouvre à la fois des dimensions internationales, liées à leurs répercussions diplomatiques et stratégiques, mais aussi industrielles, en ce qui concerne les politiques d'armement, ou plus institutionnelles, avec les politiques de gestion des personnels. Ensuite, en raison des particularités de leurs finalités, entre maintien de la sécurité, dissuasion et usage de la force sur la scène internationale, qui rendent plus complexe l'éventuelle évaluation de leur efficacité. De par la spécificité de leur mise en œuvre, enfin, au regard des secteurs à propos desquels s'est développé l'analyse des politiques publiques. Quelles logiques communes partagent-elles avec une action de l'Etat définie traditionnellement autour d'une intervention sur la société civile ? bans quelle mesure les règles particulières qui régissent l'organisation et la représentation des intérêts professionnels des personnels militaires les placent-elles dans une position comparable, ou pas, à celle d'autres politiques relevant des fonctions régaliennes de l'Etat?

La journée sera consacrée à l'exploration de quelques-unes de ces interrogations, à partir de l'analyse, dans une perspective comparée, des transformations qui affectent aujourd'hui certains aspects des politiques de défense.

INTERVENANTS

Discutant : D. Bigo (Sciences Po Paris, CERI)