Atelier 16

Les constructions identitaires chez les jeunes

Magali Boumaza, Doctorants à l’IEP de Strasbourg (Groupe de Sociologie Européenne), magali.boumaza@urs.u-strasbg.fr
Nicolas Hubé, Doctorants à l’IEP de Strasbourg (Groupe de Sociologie Européenne), nicolas-hube@francite.com

Dans un contexte de "crise des identités" (Claude Dubar), il est légitime de s’interroger sur les constructions identitaires labiles des jeunes. Ce constat vaut particulièrement pour les identités de genre et politiques dont l’élaboration répond à des logiques spécifiques. Ainsi, certains travaux politistes mettent en avant la notion de "moratoire politique de la jeunesse" (Anne Muxel). L’atelier propose de discuter la pertinence de cet outil sur les jeunes militants. En particulier dans les partis dits "extrêmes" (FN, PCF…), il ressort que les nouvelles recrues sont exposées à une socialisation partisane forte. Or dans ces organisations politiques, l’engagement s’entend aussi comme l’affirmation d’une identité virile. Alors même que les sociologues s’accordent sur l’allongement de la jeunesse, un retour sur cette notion floue s’impose. Il s’agit de comprendre comment sont incorporés les référents politiques et l’impact de la transmission de ces préférences par les parents (chez lesquels les jeunes vivent plus longtemps). Nous devons également étudier la mise en concurrence de la famille par d’autres instances de socialisation, tels les mouvements de jeunesse. S’attarder sur la place des jeunes dans les partis et le militantisme des jeunes dans les nouveaux mouvements sociaux, permet de voir les mutations des " habitus " partisans, mais aussi des pratiques militantes. Enfin, il convient de s’interroger sur ce que la notion d’ " identité narrative " (Claude Dubar) peut apporter en intelligibilité pour comprendre les engagements multiples, mis en récit et en scène par les acteurs. La boîte noire de l’individu pluriel serait ainsi ouverte, tout en ne tombant pas dans le biais de l’étude d’identités figées, car ce sont bien les processus, les mécanismes, les étapes de ces formations identitaires (socialisations) qui nous intéressent. L’approche constructiviste doit permettre de saisir ces identités instables, dans un contexte en mutation.

Intervention :

Claude Dubar, professeur de sociologie, Université Versailles-St-Quentin-en-Yvelines, laboratoire Printemps-CNRS
"Crise d’adolescence et crise économique : genèses de la crise d’identité des jeunes "
Discutante : Anne Muxel, sociologue au CNRS (CEVIPOF — FNSP)

Intervenant pressenti :
Olivier Galland (sociologue) sur la notion de jeunesse et l'allongement de cette période. (FNSP, CNRS).
Discutants : Magali Boumaza termine actuellement une thèse de doctorat en science politique "Le Front national et les jeunes de 1972 à nos jours : stratégies partisanes, entrées en politique" sous la direction de Renaud Dorandeu, IEP de Strasbourg.
Nicolas Hubé effectue une thèse de doctorat en science politique "Qu’est-ce que l’actualité politique ? Regards comparés sur la presse allemande et française" sous les directions de Renaud Dorandeu, IEP de Strasbourg et de Nils Diederich, Freie Universität Berlin.