Atelier 28 : La compétence politique : retour critique sur un concept

Loïc Blondiaux, Yves Déloye & Olivier Ihl Mercredi 18 septembre 14h-16h — Faculté de Droit  

Sollicité sans vergogne, le concept de " compétence politique " est rarement interrogé en tant que tel. Intérêt, aptitude, disposition, attention : ses équivalents les plus communs font d'ailleurs généralement écran en semblant l'assimiler à une notion à la fois banale et interchangeable. C'est oublier l'importance que la définition et l'usage de cette notion ont eue depuis les années 60 dans le développement des travaux de science politique, qu'ils relèvent de la sociologie électorale, des études sur la " modernisation " politique ou de la philosophie politique. Et déjà en raison du postulat démocratique qui voulait voir dans le niveau élevé d'attention accordée à la compétition politique la condition essentielle de la participation électorale, sinon de la " vitalité " d'un système de représentation. Cet atelier trouve là son point de départ : à l'heure où l'expérience démocratique se généralise et est affrontée à de nouveaux défis (avec les transitions politiques en Amérique latine ou dans l'ancienne Europe de l'Est ou encore avec l'émergence d'une cyberdémocratie voire l'érosion des soutiens électoraux qui la légitimait dans le passé), il s'agit d'établir un bilan des interrogations que fait naître aujourd'hui, au sein des principaux courants de recherche, ce jeu d'aptitudes et d'habitudes qui, en permettant la production d'une opinion, passe pour garantir la stabilité de la démocratie électorale. Plusieurs questions viendront structurer nos échanges : - Que recouvre analytiquement la notion de compétence politique pour la science politique contemporaine ? - Quel peut-être l’apport d’un regard socio-historique sur cette question trop souvent appréhendée dans le cadre étroit du behaviorisme ? - Sur un plan académique, comment cette notion s'est-elle constituée sous le visage qui est désormais le sien ? Au terme de quelles controverses et sous le poids de quelles traditions d'analyse ? - Comment déterminer sur un plan méthodologique la marque de l'investissement personnel et l'effet induit par la mobilisation partisane ou médiatique ? Et partant, dissocier l'intérêt et l'aptitude en matière d'implication électorale ? - Peut-on définir la notion de compétence politique sur une base transnationale ? Et quels enseignements peut-on tirer d'une approche comparative en ce domaine ? L'atelier accueillera des contributions visant à interroger l'évolution du concept de " compétence politique " dans l'histoire comparée de la discipline, des interventions permettant d'évoquer de manière critique les méthodes mises en œuvre pour en mesurer la distribution et/ou l'intensité ou encore des prises de parole veillant à proposer des pistes de recherches qui renouvellent l'étude de cette question centrale dans notre discipline. D’ores et déjà, plusieurs contributions sont prévues. L’introduction de l’atelier sera assurée conjointement par Loïc Blondiaux (Université Paris I — CRPS), Yves Déloye (Université Strasbourg III — GSPE & CRPS) et Olivier Ihl (Institut d’Etudes Politiques de Grenoble — CERAT). Trois autres conférences sont prévues : elles seront assurées par Alfredo Joignant (Institut d’Etudes Politiques de Santiago — Chili), Daniel Gaxie (Université Paris I — CRPS) et Nonna Mayer (CNRS-CEVIPOF). Plusieurs autres intervenants prendront part aux débats qui suivra ces interventions liminaires. Ce débat sera bien sûr ouvert au public qui suivra cet atelier.

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