Les droits de lhomme sont universels et indivisibles : droits civils et politiques, droits économiques, sociaux et culturels. La mondialisation a renforcé le bien fondé de ce principe, tout en entravant ou compliquant souvent sa mise en uvre.
La mondialisation qui est dabord celle des échanges a permis des progrès économiques et technologiques considérables. Cependant, restant fondée sur un libéralisme dépourvu de régulation, elle a surtout enrichi les riches et appauvri les pauvres. Lobjectif des sociétés transnationales, dont certaines disposent dune puissance bien supérieure à celle de la plupart des États, est le profit qui va rarement dans le sens du développement humain. Les institutions financières internationales fonctionnent de manière opaque et sans contrôle démocratique, en privilégiant souvent des objectifs purement monétaires. Le marché livré à lui-même ne prend pas en compte la dimension sociale et environnementale de la vie collective.
Le respect de certains droits fondamentaux apparaît plus que jamais mis à mal : droits à la santé, à léducation, à lalimentation, à des conditions de vie décentes. Les déséquilibres et les injustices en résultant favorisent par conséquent les situations de conflits ou encore le maintien de régimes oppressifs.
Cependant, la mondialisation facilite aussi les prises de conscience et les actions pour le développement des droits humains. Cest ainsi que partout dans le monde des défenseurs des droits de lhomme de plus en plus solidaires luttent pour le respect des valeurs universelles. Les sociétés civiles sorganisent pour ne plus être agissantes seulement à lintérieur des États, mais pour se constituer en véritables contre-pouvoirs à léchelle Internationale et revendiquer une mondialisation maîtrisée et plus égalitaire. Au plan international, la passivité et limpuissance en présence de situations dextermination de populations civiles sont de moins en moins tolérées, de telle sorte quil sinstaure progressivement lexercice effectif dun droit dintervention pour y mettre un terme.
Mais le progrès sans doute le plus flagrant en la matière malgré ses limites est celui de la lutte contre limpunité et de lémergence dune justice internationale. Des Tribunaux Pénaux Internationaux de la Haye sur lex-Yougoslavie et dArusha sur le Rwanda à la Cour Pénale Internationale créée à Rome en juillet 1998 en passant par laffaire Pinochet et dautres arrestations sur le fondement de la compétence universelle, les avancées sont importantes et espérons-le irréversibles : plus aucun bourreau, quil soit chef dÉtat ou simple exécutant, nest à labri des poursuites, et les valeurs universelles se trouvent renforcées par lidée que leur application peut désormais sappuyer sur une justice elle aussi universelle. Mais il reste évidemment beaucoup à faire dans ce domaine, lun des combats à mener étant par exemple celui de la responsabilité pénale des personnes morales, et en particulier des multinationales.