Les trajectoires du risque environnemental global

Marie-Claude Smouts
Directeur de recherche CNRS/CERI Vice-Présidente de l’AFSP

 

Depuis l’ouvrage pionnier d’Ulrich Beck, La société du risque, la notion de risque global s’est imposée comme objet de réflexion politique. Si le concept est à peu près clair, ses implications le sont beaucoup moins. La notion d’effet boomerang proposée par Beck n’est pas vérifiable à court et moyen terme : tous ne sont pas égaux devant le risque, les producteurs du risque n’en sont pas inéluctablement un jour les victimes et les stratégies de prévention ne sont pas nécessairement vouées à l’échec.

Cette intervention se propose d’examiner quelques trajectoires du risque environnemental global (celui qui entraîne des changements dans l’environnement susceptibles de causer des dommages aux êtres humains et à ce qui leur importe) et de montrer que, dans le domaine environnemental comme dans beaucoup d’autres, la mondialisation a des effets inégaux et qu’elle aggrave les injustices et les asymétries. Les différences de vulnérabilité et l’importance des facteurs sociaux culturels dans la réception d’un risque sans frontière relativisent la notion de globalité.

Pas plus que de "biens publics mondiaux" il n’existe donc de "maux publics mondiaux" autour desquels rassembler la société mondiale et fonder une politique globale.

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