Depuis louvrage pionnier dUlrich Beck, La société du risque, la notion de risque global sest imposée comme objet de réflexion politique. Si le concept est à peu près clair, ses implications le sont beaucoup moins. La notion deffet boomerang proposée par Beck nest pas vérifiable à court et moyen terme : tous ne sont pas égaux devant le risque, les producteurs du risque nen sont pas inéluctablement un jour les victimes et les stratégies de prévention ne sont pas nécessairement vouées à léchec.
Cette intervention se propose dexaminer quelques trajectoires du risque environnemental global (celui qui entraîne des changements dans lenvironnement susceptibles de causer des dommages aux êtres humains et à ce qui leur importe) et de montrer que, dans le domaine environnemental comme dans beaucoup dautres, la mondialisation a des effets inégaux et quelle aggrave les injustices et les asymétries. Les différences de vulnérabilité et limportance des facteurs sociaux culturels dans la réception dun risque sans frontière relativisent la notion de globalité.
Pas plus que de "biens publics mondiaux" il nexiste donc de "maux publics mondiaux" autour desquels rassembler la société mondiale et fonder une politique globale.