Le mot de la présidente...
The Presidential  Address

Par Nonna Mayer

Les Congrès sont les moments forts de notre association. Ils permettent de nous retrouver, de faire le point sur l’état de la science politique française et de ses sous-disciplines, de confronter nos recherches et nos méthodes, de mélanger les générations et les approches. C’est également une vitrine utile, qui permet d’afficher les dernières publications et les projets en cours. C’est aussi un lieu d’ouverture internationale et de rencontre avec nos partenaires étrangers. Depuis plusieurs années l’A.F.S.P. s’emploie à renforcer ses liens avec les autres associations de science politique, depuis longtemps avec les quatre associations nationales francophones de science politique (Belge-Communauté Francophone, Française, Suisse et Québécoise), avec les associations espagnoles (A.E.C.P.A.) et italienne (S.I.S.P.) à l’occasion du Colloque Juan Linz de septembre dernier, avec l’Association allemande de science politique dont la présidente était notre invitée lors du dernier Salon des thèses. Cette fois-ci, c’est l’Association américaine de science politique, qui est à l’honneur, officiellement représentée au Congrès de Toulouse et co-responsable d’une Table Ronde consacrée aux " Réflexions sur les méthodes en science politique des deux côtés de l’Atlantique ".

Avec plus de 15 000 membres dans plus de 80 pays, l’Association américaine dispose d’une force de frappe infiniment supérieure à la nôtre. Mais elle est confrontée aux mêmes défis : faire évoluer les méthodes, trouver des débouchés aux jeunes diplômé (e)s, s’ouvrir sur le monde, être en prise avec la société et ses transformations. Il faut lire à cet égard la rude adresse d’Ira Katznelson, son président sortant, au dernier Congrès de l’A.P.S.A., intitulée : " At the Court of Chaos : Political Science in an Age of Perpetual Fear " (PS, 5(1), mars 2007). Il somme une science politique américaine à ses yeux trop nombriliste, " aseptisée " et " sereine ", à sortir de son autarcie et à s’atteler à des tâches plus urgentes, notamment celle " de comprendre le pouvoir dans un contexte de peur perpétuelle ". Notre congrès devrait être également un lieu privilégié de débat sur l’utilité de la science politique française et sa place dans le débat public.

Le programme cette année est particulièrement important : six tables rondes du Congrès, dix modules organisés par les sections d’études et les groupes de travail de l’A.F.S.P., trente trois ateliers retenus par le Comité scientifique du Congrès. Un hommage spécial sera rendu à René Rémond, qui nous a quitté en avril, et à son œuvre qui a marqué des générations d’étudiants en science politique. Il y aura, c’est une première, la remise des nouveaux prix de thèses et d'excellence en science politique (http://www.afsp.msh-paris.fr/prix/prix.html), décernés par l'AFSP et la Fondation Mattei Dogan. Mais, il vous restera aussi du temps pour découvrir la ville rose et sa lumière, ses restaurants et ses cafés, flâner au bord de la Garonne. Un grand merci à Sciences Po Toulouse d’avoir accepté de nous recevoir, dans ce lieu merveilleux qu’est l’ancienne manufacture des Tabac. Très bon Congrès !

Congresses are the highlights of our association. They give us the opportunity to meet again, to assess the state of our discipline and of its sub fields, to confront our researches and our methods, to mix generations and approaches. It’s also a useful showcase, allowing us to display our latest publications and on going projects. It is as well an occasion for international opening and contact with our foreign partners. For several years the French Political Science Association has been working to strengthen its links with the other political science associations, since long as part of the four French speaking ones (Belgian, Swiss, Quebecois and French), with the Spanish (A.E.C.P.A.) and Italian (S.I.S.P.) associations on the occasion of the Juan Linz symposium, last September and with the German association, the president of which was our guest for our last " Salon des thèses " (Annual PhD dissertations exhibition). This time, we will honour the American Political Science Association (A.P.S.A.), officially represented in our Congress of Toulouse and co-partner of a roundtable devoted to " Reflections on methods in political science on both sides of the Atlantic ".

With over 15 000 members in more than 80 countries, the American association has a considerably larger strike force than we have. But it is faced with the same challenges: change our methods, find jobs for our young doctors, open up on the world, stay in touch with the society and its transformations. In this respect you must read the rough presidential address Ira Katznelson’s gave at A.P.S.A.’s last Congress, entitled " At the Court of Chaos. Political Science in an Age of Perpetual Fear " (PS, 5(1), March 2007). He summons American Political Science, in his eyes too self-centred, " aseptic, even serene ", to move out of its autarky and grapple with more urgent tasks, such as " understanding power in a context of perpetual fear ". Our congress should also be a privileged moment to discuss the utility of French political science and its place in the public debate.

The programme this year is particularly weighty : six roundtables, ten panels organised by A.F.S.P.’s Sections and Working Groups, thirty three workshops selected by the Congress’s Scientific Committee. A special tribute will be paid to René Rémond, who left us in April, and to his work, which marked generations of Political Science students. For the first time four new awards in Political science will be given (three for the best PhD dissertation, one for excellence) conferred by AFSP and the Mattei Dogan Foundation (http://www.afsp.msh-paris.fr/prix/prix.html). But you still will have time to discover the " pink " city, and its light, its restaurants and its cafés, to stroll along the Garonne. Many thanks to the Institute of Political Studies of Toulouse, who accepted to host us in this wonderful location, the old tobacco factory. Have a very nice Congress !