Éditorial
septembre 2003

Comme vous le savez, le Conseil de l’Association Française de Science Politique m’a élu Secrétaire général de l’Association lors de sa réunion du 13 mai dernier. Il me revient donc la lourde responsabilité de succéder à Pierre Muller. Qu’il me soit permis tout d’abord de saluer Pierre Muller pour l’action stimulante et chaleureuse qu’il a menée durant son mandat. Marqué par la volonté de poursuivre le travail engagé par Jean-Luc Parodi au début des années quatre-vingt, l’engagement de Pierre Muller nous permet de disposer d’une organisation efficace et dynamique tout entière vouée au service de notre communauté scientifique.

Plus que jamais, à une période marquée par de nombreuses réformes tant dans l’Université que dans les organismes de recherche, l’Association doit être un lieu de sociabilité scientifique ouvert aux différentes approches et points de vue sur la vie politique présente comme passée. Dans ce dessein, l’Association dispose de nombreux atouts. L’équilibre financier — obtenu grâce à l’appui constant de la FNSP — permet d’envisager l’avenir sur des bases sereines. Répétons-le toutefois encore : cet objectif précaire n’est pas possible sans le soutien financier déterminant et régulier que l’Association reçoit de ses membres individuels et institutionnels qui, au travers de leurs cotisations, manifestent leur volonté de constituer une véritable communauté de destin. Cet équilibre tient aussi à notre capacité à mobiliser autant que faire soit possible des financements ad hoc pour couvrir les frais de nos différentes manifestations. Il s’agit là désormais d’une règle : l’Association ne peut à elle seule assurer le financement d’un colloque ou d’une journée d’études ambitieuse. Il est important dès lors d’anticiper ces manifestations afin de nous permettre, de concert avec les responsables scientifiques, de solliciter des subventions qui reçoivent souvent un accueil favorable notamment en raison de l’expérience acquise par l’Association en la matière. Grâce au soutien financier de la FNSP, l’Association joue aussi désormais un rôle non négligeable — probablement encore insuffisant faute de moyens à la hauteur de cet enjeu — dans l’ouverture internationale de la science politique française. C’est ainsi que lors du dernier Congrès de l’AISP à Durban (29 juin-4 juillet), l’Association a réussi à aider financièrement un nombre important des intervenants français à cette manifestation internationale. Je souhaite ici remercier Anne Leroy-Avy, directrice administrative de l’Association, pour la diligence et la rigueur avec laquelle elle a traité les dossiers de remboursement. Autre point fort de notre Association : le développement permanent de son site web. Grâce au travail remarquable d’Alexandre Boza puis d’Isabelle Rocca et au soutien financier de la FNSP, l’Association s’est dotée d’un outil d’information scientifique réactif que de nombreuses autres associations nous envient. La mise en place de l’annuaire électronique des membres de l’AFSP, l’ouverture récente d’une version thématique de cet annuaire en font un outil de travail précieux pour assurer à l’Association et à ses membres une visibilité scientifique extérieure.

La rentrée de l’Association s’annonce riche en manifestations importantes. Outre le 3ème Salon des thèses qui se tiendra à Paris le 7 novembre prochain, l’activité scientifique de notre Association sera marquée par deux événements : le 3ème colloque de la section d’études internationales de l’AFSP consacré aux solidarités transnationales aujourd’hui (21-22 octobre) et l’important colloque international organisé par le GERMM qui propose d’analyser un thème fort de l’actualité de l’action collective contemporaine  : les mobilisations anti-mondialisation (3-5 décembre). Ces deux manifestations témoignent du dynamisme des groupes de travail de l’AFSP : l’une des orientations de mon mandat sera justement de renforcer encore le soutien aux activités de ces groupes. Et ce en les aidant à multiplier les actions tant en régions qu’à Paris. En favorisant aussi une réflexion avec les membres de l’Association sur la possible diversification et internationalisation de ces groupes de travail.

Il va de soi que le développement de notre Association n’est possible que si tous les membres de l’Association continuent à lui manifester leur soutien et la considèrent comme un vecteur scientifique incontournable. Je formulerai donc un seul vœu au début de mon mandat : que l’AFSP reste, comme au temps de sa fondation en 1949, un outil de renforcement de notre discipline partagé par l’ensemble de la communauté scientifique.

Yves Déloye