Hommage à Jean-Philippe Roy (1963-2013)
 
C’est avec beaucoup de tristesse que l’Association Française de Science Politique vient d’apprendre la disparition brutale de Jean-Philippe ROY. Enseignant-chercheur à l’Université François Rabelais à Tours, il avait participé pendant de longues années aux activités d’interprétation des élections politiques proposées par l’Association dans le cadre du GAEL qu’il avait co-fondé. C’est aussi dans ce domaine des questions électorales qu’il avait consacré une grande partie de ses activités scientifiques. Il avait aussi le souci de diffuser son savoir dans la société. Nous publions ci-dessous l’hommage que lui rendent Bruno Cautrès et Pascal Perrineau.
A sa famille, à ses proches, à ses collègues, nous adressons nos plus sincères condoléances.
 
Nonna MAYER & Yves DELOYE


Hommage rédigé par Bruno Cautrès et Pascal Perrineau (Sciences Po, CEVIPOF)

Jean-Philippe Roy enseignant-chercheur à l'université de Tours, maître de conférences en sciences politiques à l'université François-Rabelais depuis 1994 est décédé brutalement le 29 août dernier, à l’âge de 50 ans. Il était un spécialiste reconnu d’analyse électorale notamment. Il avait d’autres centres d’intérêts scientifiques : l’analyse des médias, les enquêtes de terrain, notamment quantitatives, l’analyse du personnel politique local.
Originaire de Tours, où il avait fait ses études secondaires et universitaires (d’abord en droit public puis en science politique), Jean-Philippe Roy avait réalisé sous la direction de Pascal Perrineau une thèse remarquée sur le thème « Le Front national en région Centre, 1984-1992 », publiée chez L'Harmattan en 2000. Ce travail fait partie des rares recherches analysant le phénomène frontiste à partir de ses ancrages locaux et de ses logiques territoriales.
Il prolongeait alors ses premiers travaux de sociologie et de géographie électorale sur le vote en faveur du Front national, en région Centre et diversifiait ses thèmes de recherche. Ces enseignements qui étaient fort appréciés des étudiants se nourrissaient de cette forte sensibilité de chercheur. Il avait développé un nouveau champ de recherches dans le domaine de l’analyse sociologique des élus locaux, un milieu qu’il prenait plaisir à côtoyer et à analyser. Fort de cette expertise, il avait publié en 2008 un livre basé sur une enquête quantitative « Etre conseiller général au XXIe siècle », et publié ou édité plusieurs autres ouvrages.
Jean-Philippe Roy s’était toujours impliqué dans la vie la discipline ainsi que les activités d’expertise électorale. Membre associé au CIDSP de Grenoble jusqu’en 2007, membre du Laboratoire d'Etudes et de recherche sur l'action publique (LERAP) à la Faculté de Droit, d’Economie et des Sciences Sociales à Tours, familier des électoralistes au CEVIPOF, Jean Philippe Roy avait su s’intégrer dans la discipline et dans la vie publique à Tours : élu au CNU (4ème section) en 2007, il commentait les élections régulièrement pour la Nouvelle République du Centre Ouest et pour TV Tours ; il avait été conseiller scientifique de l’Union des Conseillers Généraux de France et avait travaillé pour la Commission Balladur à ce titre.  Il avait participé directement ou indirectement à la création de plusieurs groupes de recherche à Tours ou au plan national. C’est lui qui avait fondé et codirigé pendant quelques années le GAEL (Groupe d’Analyse Electorale) de l’Association Française de Science Politique aux côtés d’Annie Laurent.
 

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