Paris, le 19 juin 2007

Parce qu’elle partage les appréhensions de la communauté universitaire française face à une réforme dont l’importance nécessite une concertation de tous les acteurs concernés, des étudiants aux enseignants et chercheurs sans oublier les personnels administratifs des Universités, l’Association Française de Science Politique invite ses membres à une extrême vigilance face à une réforme dont l’ampleur est sans correspondance dans l’histoire récente de notre vie universitaire. Face à l’urgence d’une réforme qui sera décidée au moment de la trêve estivale, l’AFSP lance une vaste concertation auprès des politistes français afin de les sensibiliser aux conséquences concrètes de cette réforme et de les aider à se mobiliser dans le respect du pluralisme démocratique qui est le nôtre.

Soucieuse de contribuer au nécessaire débat démocratique sur la réforme de l’Université, l’AFSP met en place un dispositif original visant aussi bien à informer ses membres sur une réforme dont le calendrier et l’urgence nuit à une prise de décision rationnelle qu’à provoquer une prise de parole collective des politistes français sur une politique publique qui va transformer sensiblement les conditions d’exercice de nos activités d’enseignement et de recherche. En liant le débat sur la réforme de l’Université et celle de notre discipline, nous entendons particulièrement provoquer le débat sur les conséquences de cette réforme sur le devenir de notre discipline, sur les modes d’accès à la profession de politiste et sur les conditions économiques de cette activité ; plus encore sur l’objectif éthique de son enseignement et le statut des savoirs qu’elle produit. Avec les autres associations disciplinaires, l’AFSP poursuit ainsi sa politique de sensibilisation de ses adhérents afin de défendre une discipline à l’institutionnalisation très inégale, donc particulièrement affectée par une politique basée centralement sur un principe d’autonomie qui risque de renforcer définitivement les inégalités et le localisme qui caractérisent d’ores et déjà l’état de notre discipline à l’Université. Cette spécificité nous invite à prendre en considération la diversité des situations propres à l’exercice de notre métier de politiste afin de pouvoir apprécier le plus finement possible l’impact d’une mesure gouvernementale dont les effets globaux seront d’autant plus importants qu’ils peuvent être localement renforcés par notre situation souvent marginale. D’où le choix de proposer une formule de livre vert électronique qui autorise de prendre acte de la diversité des situations et d’envisager ainsi une prise en compte des effets immédiats et précis de cette réforme universitaire dont l’application est lourde de conséquences. Forte de son savoir-faire spécifique, la science politique a tout particulièrement vocation à produire ici une expertise propice à informer l’opinion de tous ceux qui sont intéressés par l’avenir de notre système universitaire.

Selon la formule européenne, la production d'un livre vert permet d'initier un débat pluraliste sur un sujet et de provoquer des réactions sur des propositions précises. L'objectif de ce premier livre vert électronique de l'AFSP est d'organiser de manière interactive dans les semaines à venir un débat ouvert sur la réforme de l'Université, débat qui mettra au centre de sa réflexion la double définition des objectifs d'intérêt général et celle des objectifs plus spécifiques à la discipline.

Chaque membre individuel de l'AFSP, acteur du monde de l'Enseignement, de la Recherche et de l'Université, pourra librement publier en ligner sa contribution au débat, quelque que soit son statut professionnel ou son affinité syndicale. Chaque contribution publiée sur le web de l'AFSP n'engagera toutefois que son auteur.

Les constats, idées et propositions de chacun des membres de notre communauté disciplinaire doivent avoir une visibilité pour toute la communauté mais également pour l’extérieur, qu'il s'agisse des décideurs politiques, des médias ou plus largement des membres de la société civile intéressés par cette réforme.

L'AFSP propose d'offrir un support numérique fédérateur aux réflexions trop souvent dispersées de beaucoup de politistes mobilisés par cette question ; elle entend accompagner l'engagement réflexif disciplinaire par une visibilité immédiate des analyses de chacun. C’est là une condition essentielle de notre réactivité face à une réforme lourde de conséquences tant nationales (évolution du statut d’enseignant-chercheur, modalité nouvelle d’évaluation des carrières, statut de nos offres de formation et de nos diplômes, transformation économique des établissements universitaires…) que locales du fait du principe d’autonomie retenu sans véritable concertation par le gouvernement.

L'AFSP, en initiant ce premier livret vert électronique, espère mobiliser les expériences et les énergies de chacun, en offrant un espace de réflexion collective, nourrie des propositions argumentées de tous.

 

Vous êtes membre de l'AFSP et souhaitez publier en ligne votre contribution au débat ?

  • Elles sont à envoyer par courriel, simultanément, dans un document au format word, à Yves Déloye (yvesdeloye@hotmail.com) et Isabelle Rocca (isabelle.rocca@sciences-po.fr) avec mention des nom, prénom, titre(s), fonction(s) et institution(s) de rattachement de l'auteur. Un texte pourra être co-signé par plusieurs membres de l'AFSP.
  • Les contributions seront présentées dès réception, sur cette page web dédiée, par date de publication, de la plus récente à la plus ancienne.
  • En application d’un principe déontologique, l’AFSP ne pourra mettre en ligne une contribution contenant diffamation ou injure publiques (*).

 

 

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(*) L’AFSP rappelle que la diffamation est définie (article 29 de la Loi de 1881) comme "toute allégation ou imputation d‘un fait qui porte atteinte à l‘honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé". Elle est punissable (12.000 euros d‘amende) dès l‘instant où elle est commise envers les particuliers par, notamment, tout moyen de communication au public par voie électronique (articles 23 et 32 de la loi de 1881), même si elle est faite sous forme dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non expressément nommés, dès lors que l‘identification est rendue possible par les termes employés. Peut importe, de même, qu‘elle ne soit que la reproduction d‘une allégation préexistante.
L‘injure est, elle, "toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l‘imputation d‘aucun fait" (article 29 de la loi de 1881). Commise envers les particuliers par le biais d‘un réseau électronique et non précédée de provocations, elle est punie d‘une amende de 12.000 euros (article 33).
[Source : Comité Réseau Université : http://www.cru.fr/infos-pratiques/presentation ]

 

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