Le débat engagé par la réforme des Universités se poursuivra tout au long de l’année universitaire 2007-2008. La mise en œuvre progressive des dispositions prévues par la loi du 10 août 2007 nécessite de notre part une vigilance accrue qui conditionne largement notre capacité collective à défendre notre discipline tant dans les Facultés de Droit que dans les Instituts d’Etudes Politiques. Le principe même de la nécessité d’une réforme est acquis. Mais celle qui se dessine est à la fois riche de potentialités et de dangers. Par son principe même, l’autonomie des Universités va entraîner une disparité de plus en plus grande entre les différents sites de développement de la science politique. D’où l’impérieuse nécessité de centraliser toutes les informations relatives à l’application de la réforme aujourd’hui votée. D’où l’importance d’une circulation des informations qui permettront de dresser, en partenariat avec les autres associations de notre discipline, un bilan des effets de cette nouvelle donne universitaire. Là est aussi la condition d’une mobilisation efficace pour défendre nos intérêts disciplinaires tout en restant sensible aux particularités et aux actions menées localement.

Pour continuer son travail de sensibilisation et de mobilisation de la communauté des politistes, l’Association Française de Science Politique propose, à toutes et à tous, de poursuivre la rédaction collective et interactive d’un Livre vert sur les effets de cette réforme qui augure l’avènement d’une " Nouvelle université " (http://www.nouvelleuniversite.gouv.fr).

Nombre de questions restent ouvertes sur les conséquences des différents chantiers de réforme lancés par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Dans l’immédiat, plusieurs points méritent une attention particulière :

  • La mise en place des nouveaux Conseils d’administration resserrés de 20 à 30 membres pose avec acuité la question de la présence de la science politique au sein des structures appelées à jouer un rôle nouveau dans la gouvernance universitaire ; dans le même ordre d’idée la représentation de notre discipline au niveau du Conseil scientifique qui voit ses pouvoirs consultatifs augmentés doit aussi faire l’objet d’une attention particulière.

  • La mise en œuvre des Comités de sélection, qui à terme remplaceront les actuelles Commissions de spécialistes, appelle à l’évidence une vigilance très grande. Les maigres garanties apportées par la loi ne suffisent pas à nous rassurer sur la représentativité de ces Comités et donc sur la capacité des politistes à conserver la maîtrise des recrutements dans notre discipline. Il importe ici que le Livre vert serve à collecter les informations sur les modalités de mise en œuvre de ce dispositif lourd de menaces pour notre discipline, notamment dans les sites universitaires où notre discipline est en position de faiblesse structurelle.

  • La possibilité ouverte de recruter des contractuels, sur contrat à durée déterminée ou indéterminée, pour occuper des fonctions d’enseignement et/ou de recherche pose également avec acuité la question du devenir des organismes actuels de recherche et du statut des personnels fonctionnaires de l’enseignement supérieur et de la recherche. Là encore, il importe de rassembler dès maintenant les informations disponibles sur l’application d’une mesure qui modifie, dans la plupart des cas, la situation présente de notre métier d’enseignant-chercheur ou de chercheur.

Chaque membre individuel de l'AFSP, acteur du monde de l'Enseignement, de la Recherche et de l'Université, est invité à nous communiquer les informations relatives à la mise en œuvre de la réforme décidée au mois d’août dernier et à ses effets sur nos métiers et la place de la science politique dans l’Université française. Il va de soi que les contributions publiées sur le web de l'AFSP n'engagera toutefois que leurs auteur(e)s.

L'AFSP propose d'offrir un support numérique fédérateur aux réflexions trop souvent dispersées de beaucoup de politistes mobilisés par cette question ; elle entend accompagner l'engagement réflexif disciplinaire par une visibilité immédiate des analyses de chacun. C’est là une condition essentielle de notre réactivité face à une réforme lourde de conséquences tant nationales (évolution du statut d’enseignant-chercheur, modalité nouvelle d’évaluation des carrières, statut de nos offres de formation et de nos diplômes, transformation économique des établissements universitaires…) que locales du fait du principe d’autonomie retenu par le gouvernement.

L'AFSP, en poursuivant ce nouveau livret vert électronique, espère mobiliser les expériences et les énergies de chacun, en offrant un espace de réflexion collective, nourrie des informations et des propositions argumentées de tous.

 

Vous souhaitez publier en ligne votre contribution au débat ?

  • Elles sont à envoyer par courriel, simultanément, dans un document au format word, à Yves Déloye (yvesdeloye@hotmail.com) et Isabelle Rocca (isabelle.rocca@sciences-po.fr) avec mention des nom, prénom, titre(s), fonction(s) et institution(s) de rattachement de l'auteur. Un texte pourra être co-signé par plusieurs personnes.
  • Les contributions seront présentées dès réception, sur cette page web dédiée, par rubrique et par date de publication, de la plus récente à la plus ancienne.
  • En application d’un principe déontologique, l’AFSP ne pourra mettre en ligne une contribution contenant diffamation ou injure publiques (*).

 
Thèmes & Chantiers... Les témoignages et les réflexions
Date de mise en ligne
Point de vue
Université : pas de normalisation par le bas
paru dans LE MONDE | 06.01.09
6 janvier 2009

Lettre ouverte au Président de la République, par Lionel Collet, Président de la Conférence des Présidents d’université, Simone Bonnafous, Jacques Fontanille,
Vice-présidents de la Conférence des Présidents d’universités
Chronique d’une crise annoncée dans les universités.

5 janvier 2009
Sur la mise en place des nouveaux Conseils d'administration
Motion adoptée par le Conseil d'Administration de Paris 1 le 1er octobre 2007
12 octobre 2007
Sur la mise en œuvre des comités de sélection
Compte rendu de la réunion du bureau de la CP-CNU avec Monsieur Philippe Gillet, directeur de cabinet de la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche
15 janvier 2008
Décret no 2008-333 du 10 avril 2008 relatif aux comités de sélection des enseignants-chercheurs
10 avril 2008
Sur le recrutement des contractuels
   
Sur le projet de réforme et l'application de la loi LRU

La Loi relative aux libertés et responsabilités des universités et les garanties statutaires des enseignants-chercheurs
par Aude Rouyère et Frédéric Sudre

Paru dans La Semaine Juridique n° 25 datée du 18 juin 2008

Le temps perdu de la recherche
par Suzanne Lafont et Guillaume Devin

avril 2008
Message de Catherin Bréchignac et Arnold Migus sur la réforme du CNRS
17 mars 2008

Recherche : les oeillères du réformisme
par Daniel Benamouzig, Philippe Bezès, Pierre Lascoumes et Patrick Le Lidec

Paru dans Le Monde daté du 19 février 2008

Université, un autre financement
par Eric Maurin

6 décembre 2007
Film "Université en danger"
6 décembre 2007

Manifeste de la SMF, la SFP et la SFC sur la recherche et l’enseignement supérieur 

6 décembre 2007
Les dangers de l'hyperprésidentialisme
par Bertrand Monthubert et Frédéric Sawicki
Point de vue paru dans Le Monde daté du 4 juillet 2007
L'autonomie universitaire, enfin !
par Richard Descoings
Point de vue paru dans Le Monde daté du 4 juillet 2007
Quel avenir pour les "disciplines minoritaires" ?
par Olivier Nay
26 juin 2007
Recrutement en questions...
par Pierre Bréchon
26 juin 2007
La réforme française et le modèle britannique
par Catherine Goetze
22 juin 2007
Les modifications apportées par le projet de loi
par Frédéric Sawicki
22 juin 2007
Décoder le projet de loi
par Bertrand Monthubert
22 juin 2007

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(*) L’AFSP rappelle que la diffamation est définie (article 29 de la Loi de 1881) comme "toute allégation ou imputation d‘un fait qui porte atteinte à l‘honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé". Elle est punissable (12.000 euros d‘amende) dès l‘instant où elle est commise envers les particuliers par, notamment, tout moyen de communication au public par voie électronique (articles 23 et 32 de la loi de 1881), même si elle est faite sous forme dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non expressément nommés, dès lors que l‘identification est rendue possible par les termes employés. Peut importe, de même, qu‘elle ne soit que la reproduction d‘une allégation préexistante.
L‘injure est, elle, "toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l‘imputation d‘aucun fait" (article 29 de la loi de 1881). Commise envers les particuliers par le biais d‘un réseau électronique et non précédée de provocations, elle est punie d‘une amende de 12.000 euros (article 33).
[Source : Comité Réseau Université : http://www.cru.fr/infos-pratiques/presentation ]

 

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