ASSOCIATION FRANCAISE DE SCIENCE POLITIQUE (GAEL et Groupe Europe) & INSTITUT D'ETUDES POLITIQUES DE STRASBOURG (GSPE)

Colloque international : " La construction européenne au prisme des élections au Parlement Européen de juin 2004 "

18-19 novembre 2004

 

 

Le Groupe d’Analyse Electorale (GAEL), le Groupe Europe de l’Association française de science politique (AFSP) et le Groupe de Sociologie Politique Européenne l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg (GSPE) organisent de manière conjointe une rencontre internationale intitulée " La construction européenne au prisme des élections au Parlement Européen de juin 2004 " qui se tiendra, à Strasbourg, au Parlement Européen.

Lieu : Parlement européen, Strasbourg

Avec le soutien de la Communauté urbaine de Strasbourg, du Conseil général du Bas-Rhin, du Conseil régional d'Alsace, du Parlement européen de Strasbourg.

(Inscription obligatoire auprès de dominique.bellec@urs.u-strasbg.fr).

Télécharger le programme et la fiche d'inscription !

Présentation du colloque

Depuis 1979, les élections au suffrage universel direct du Parlement Européen tentent de s’inscrire dans le paysage politique européen. Peinant à être plus que de simples " élections de second ordre " (pour reprendre la célèbre catégorisation de K. Reif et H. Schmitt), ces élections forment toutefois l’un des objets récurrents de l’analyse de la politique européenne. Une véritable tradition scientifique existe en la matière et ce malgré les difficultés méthodologiques propres à l’étude du comportement électoral dans une perspective comparée, perspective qui ne cesse d’ailleurs de s’élargir pour agréger aujourd’hui 25 pays aux méthodes électorales et référents démocratiques très différents.

Les élections du 10-13 juin 2004 sont les premières élections européennes de l’ère Euro et de l’après 11 septembre ; elles accompagnent un moment crucial de la construction européenne, celui de son élargissement avec toutes les mutations politiques et constitutionnelles qui le caractérisent et dont témoignent la montée des populismes sur le continent. Le colloque international de Strasbourg voudrait profiter de cette conjoncture exceptionnelle pour faire le point sur nos connaissances à propos d’un type d’élections trop souvent oubliées dès que les bureaux de vote - certes souvent peu mobilisateurs depuis quelques années - ferment. Trois axes d’études seront privilégiés lors de ces journées qui ambitionnent d’ouvrir la voie à un modèle renouvelé d’interprétation tant il est vrai que ces élections nous apprennent beaucoup plus que le seul état des forces politiques en Europe aujourd’hui. Un agenda de recherche visant à attirer l’attention sur les défis qui s’attachent à la démocratie électorale en Europe. Car les élections européennes génèrent leur propre système de règles et de pratiques, de compétences et de conventions. C’est dire l’importance de former un savoir qui, en l’occurrence, ne constituerait ni un obstacle pour les considérer ni une gêne pour les faire considérer. En somme, pour ordonner nos connaissances sur cet objet à la fois si présent et si énigmatique.

 

jeudi 18 novembre 2004

13 h 30 : Accueil des participants.

14 h 00 : Ouverture du colloque par un représentant du Parlement Européen, Florence BENOIT-ROHMER (Présidente de l’Université Robert Schuman) et Didier GEORGAKAKIS (Directeur du GSPE).

 

14 h 45 : 1ère session " L’acte électoral européen en questions ".

On le sait, dans son histoire, le vote a emprunté trois formes principales qui reprennent les trois dispositions évoquées jadis par Max Weber et reformulée récemment par la sociologie historique du vote pour rendre compte de la diversité des relations sociales et politiques constitutives de la vie démocratique : la transaction (vote d’échange), l’appartenance (vote communautaire) et la conviction (vote d’opinion). Au regard d’une telle typologie, il semblait utile de tenter de mieux identifier les ressorts des comportements de vote (existe-il un modèle européen de vote ?), de scruter avec attention le rituel qui entoure son accomplissement (quels dispositifs d’expression et de décompte singularisent l’expérience européenne ?), en un mot de prendre au sérieux l’acte dont il procède. Et ce faisant de préciser la nature et la logique historique de ce scrutin spécifique.

Président de séance : Vlad CONSTANTINESCO (Université Robert Schuman, CEIE).

Discutant :Robert HARMSEN (Université Quenn’s de Belfast, Institut des Affaires Européennes).

14 h 45 : Hermann SCHMITT (Université de Mannheim, MZES), " European Parliament Elections as Second Order Elections. The Evidence Revisited ".

15 h 05 : André FREIRE (ISCTE-Université de Lisbonne), " Second Order Elections and Electoral Cycles in Democratic Portugal (1976-2004) ". (Voir aussi une annexe)

15 h 25 : Catherine E. NETJES (Université Libre d’Amsterdam), " Sleeping Giant Or Much Ado About Nothing ? Examining the Role of Attitudes towards European Integration on Vote Choice in National Elections ".

15 h 45 : Pause.

16 h 20 : Jean-Michel de WAELE (Université Libre de Bruxelles, CEVIPOL), " Les élections européennes dans les pays de l’Europe centrale et orientale ".

16 h 40 : Jacques GERSTLE, Raoul MAGNI-BERTON, Christophe PIAR (Université Panthéon-Sorbonne, CRPS), " Information et vote dans le cadre des élections au Parlement Européen ".

17 h 00 : Sarah HARRISON (London School of Economics and Political Science), " Extrême-gauche et extrême-droite lors élections européennes : Fonctions, discours, électorats ".

17 h 20 — 18 h 30 : Débat avec le discutant et la salle.

 

vendredi 18 novembre 2004 

08 h 45 : 2ème session " Vote et citoyenneté européen(ne)s ".

Privilégiant les approches de la " citoyenneté européenne par le bas ", il s’agit lors de cette deuxième session d’allier les perspectives (et méthodes) traditionnelles de sociologie électorale européenne à d’autres questionnements trop souvent dissociés portant notamment sur les conditions de l’identification à l’Union Européenne et au développement d’une entité post-nationale. Peut-on mettre en relation le comportement politique des ressortissants communautaires avec le sentiment d’appartenance à un modèle de citoyenneté dont les termes sont encore aujourd’hui ambivalents ? Peut-on parler en la matière d’un citoyen-électeur européen ? Quels sont les enjeux et les limites d’une telle construction politique ?

Présidente de séance : Annie LAURENT (AFSP, IEP de Lille, CERAPS).

Discutant : André-Paul FROGNIER (Université Catholique de Louvain, SPRI).

08 h 45 : Bruno CAUTRES (I.E.P. de Grenoble, PACTE), " Existe-t-il un "European Voter" ? Les clivages socio-politiques sur l’Europe dans le contexte des élections européennes de 2004  ".

09 h 05 : Sylvie STRUDEL (IEP de Lille, CERAPS), " Electeurs européens, citoyens de l’Union : des électeurs pas comme les autres ? Droit, pratiques et représentations (1994-2004) ".

09 h 45 : Michael BRUTER (London School of Economics and Political Science), " La participation aux élections européennes est-elle liée à l’identité européenne des citoyens ? ".

10 h 15  : Pause

10 h 40 : Muriel RAMBOUR (IEP de Strasbourg, GSPE), " Elections et citoyenneté européenne :une mise en perspective post-nationale ".

11 h 00 — 12 h 00 : Débat avec la discutant et la salle.

Déjeuner au Parlement Européen.

 

14 h 00 : 3ème session " Espace parlementaire et technologie électorale européen(ne)s ".

Visant à asseoir la légitimité démocratique de la construction communautaire, les élections au Parlement Européen offrent l’un des rares exemples de procédure démocratique transnationalisée. Rompant ainsi avec la plupart des théories sinon des pratiques de la représentation politique, ces élections dotent les parlementaires européens d’une légitimité fragile et contestée (le fameux " déficit démocratique " dénoncé de manière mécanique depuis des décennies). Que nous en disent les sciences sociales aujourd’hui ? Quelles sont les innovations apportées par cette forme de délégation électorale ?

Président de séance : Olivier Costa (AFSP, IEP de Bordeaux, CERVEL).

Discutant : Didier GEORGAKAKIS (Université Robert Schuman, GSPE).

14 h 00 : Nathalie DOMPNIER (Université d’Avignon, PACTE), " Les entrepreneurs de morale électorale de l’Union européenne. Vers une norme électorale européenne ? ".

14 h 20 : Olivier IHL (IEP de Grenoble, PACTE), " Le financement des campagnes électorales : Genèses et pratiques dans l’Europe communautaire ".

14 h 40 : Guillaume MARREL (IEP de Grenoble, PACTE), Renaud PAYRE (IEP de Lyon, CERIEP), " Des carrières au Parlement. Longévité des eurodéputés et institutionnalisation de l’arène parlementaire ".

15 h 00 : Willy BEAUVALLET, Sébastien MICHON (IEP de Strasbourg, GSPE), " Espace politique européen et construction de nouveaux rôles politiques et représentatifs. L’exemple des eurodéputés français ".

15 h 20 : Débat avec le discutant et la salle.

16 h 45 : Conclusion par Yves DELOYE (Université Robert Schuman, IUF, Secrétaire général de l’AFSP).

17 h 15 : Fin des travaux.